voilà je sais le titre est archi nul mais si vous avez une autre idée n'hésitez pas ... la nouvelle n'est pas finie ^^
Elle était là, immobile telle une statue de glace. Ses yeux bleus fixant intensément le vide, semblaient voyager dans des pays inconnus, teintés de couleurs bleutées… parfois, ils s'animaient quelques instants pour observer, mornes, les choses les entourant.
De temps à autre, ses fines lèvres se mettaient en mouvement fredonnant doucement une comptine pour enfant, douce mais tellement mélancolique,… Alors que cette chansonnette s'arrêtait, sur ses joues rougies coulaient une unique larme, fruit d'une tristesse morose dont elle seule connaissait la cause. Seules ses mains restaient continuellement en mouvement battant le rythme d'une symphonie inexistante … Ses doigts fins accéléraient puis ralentissaient sans cesse suivant une cadence imaginaire.
Une faible sonnerie la sortit alors de sa léthargie ; ses doigts cessèrent leur danse gracieuse, ses yeux reprirent une teinte terne et ses lèvres s’immobilisèrent alors que, lentement, elle tendait la main vers l’objet responsable de sa reprise de conscience.
Lorsque, fermement, elle l’attrapa, il se tu aussitôt, comme si le simple contact avec peau froide de la jeune fille avait détraqué ses circuits.
Blasée, elle observa son réveil d’un œil fatigué puis, avec le peu de force qu’elle avait se leva.
Tel automate, elle réitéra comme chaque matins, les même gestes ; sans se presser l’adolescente prit une douche rapide aux parfums vanillés puis s’habillant sobrement elle sortit, prenant bien soin de refermer derrière elle la lourde porte de sa demeure.
Dehors, le vent lui giflait le visage avec force mais, elle n’y prêta aucune attention, peu lui importait les caprices de la nature, son esprit était vide de toutes pensées, seule, cette comptine mystérieuse y avait sa place.
Machinalement, ses doigts reprirent leur mouvement recommençant inexorablement leur valse silencieuse.
Sa voix douce, cristalline s’éleva alors dans l’allée déserte, murmurant à nouveau à la balade inconnue de laquelle seules quelques phrases étaient compréhensibles :
« Oh parfois, il m’apparaît… Quand l’hiver est mort… Quand la nuit s’endort …. Il occupe toutes mes pensées…. Reste avec moi…. Ne m’abandonne pas…. »
Elle s’immobilisa, sa marche tranquille l’avait menée devant un grand établissement de briques pales.
De celui-ci s’échappait une faible rumeur signe d’une vive agitation due sans doute à la sortie des classes.
Bientôt, une foule d’élèves sortirait en pagaille pour se précipiter loin de ce bâtiment.
D’un pas léger, les yeux vides, elle se dirigea vers une petite porte faisant office d’entrée secondaire.
Dans le couloir sur lequel elle donnait, le silence régnait en maître. Les murs aux couleurs grisâtres semblaient tenir par miracle et étaient parcourus de vieilles toiles d’araignées. Par ci par là, de grands meubles se dressaient, couverts de poussières, souvenir de la grandeur passée du lieu.
Pas après pas, couloir après couloir, elle avança inlassablement jusqu'à arriver devant une ancienne porte en bois sur lequel une plaque de fer, ternie par les années, indiquait en lettres d’or : « Salle de musique. ».
Elle s’assit alors contre le mur de la salle et, les jambes ramenées contre sa poitrine, écouta la douce mélodie s’en échappant.
Jeu 14 Fév - 22:36