Ce crâne mort dans l'herbe verte
mouillé encore de la rosée matinale
et pendant tristement, la machoire ouverte
sur un autre monde, triste mais peu banal.
Ce corps gisant dans la terre mouillée
me fait trembler d'effroi
mais j'admire en fait sa tranquillité
et le peu de sentiments dont il fait foi.
Ces jambes longues, brisées et blanches
sont séparées du corps
mais dès la nuit tombée, la lune franche
les fait revivre alors.
Ces côtes cassées qui jadis emprisonnèrent
un coeur inconnu
aujourd'hui n'enferment plus que l'air
et quelques ronces incongrues.